Le peintre est plus proche du mime que du rhéteur, et la peinture est une mimesis avant d’être un langage.
Toute mimesis suppose trois ingrédients : généralité, particulier de l’exemple, métaphore.
La généralité, qui est l’élément de communicabilité de l’expérience expressive. Par elle, l’émetteur et le récepteur participent à une même expérience fondamentale. Or tout ce que l’oeil humain saisit peut s’ouvrir sur un imaginaire et se transcender pour devenir lumière.
La particularité, c’est-à-dire l’exemple, résulte du fait que la mimesis n’est pas une opération conceptuelle. « Il faut bien admettre que le désir de s’exprimer, à l’origine, nous vient bien de la chose vue » (Jean Fautrier)
La métaphore. Celle-ci est un saut qui fait miroiter l’inconnu entre deux termes connus ou perçus, préservant le caractère d’énigme propre à la mimesis. L’exégèse de deux oeuvres de Cézanne, l’évocation de la peinture chinoise, illustrent la notion de métaphore picturale.